Sommaire :
I - à propos de l'usage des données dans PageCarto
II - Du tableau à la carte


                                                I - A propos de l'usage des données dans PageCarto
                                                    (partis pris méthodologiques)


Entités et phénomènes décrits par les données
Ce module PageCarto comporte deux grands types de données

- des données sur les individus

- et des données sur les établissements
Lieu de travail et lieu de résidence

Lxxxxxxxxxx
partie concerne la population au lieu de travail et des établissements dans lesquels ils exercent leur activité.
xxxxxxxxxxxxxx partie concerne la population au lieu de résidence , avec une xxxxxxxxxxxxxxx


graphique : contenu indexé du module PageCarto et architecture





Sources et actualité des données

xxxxxxxxxxxxxxxxxx

Données issues du recensement.

Précautions d'usage
et parti pris pour la réalisation du module PageCarto Anact 2011.


Tout d'abord il faut préciser que le recensement de la population n'est pas un décompte exhaustif de la population mais un sondage actualisé de proche en proche avec des taux de sondage variables selon la taille des communes. Comme tout sondage, la fiabilité d'une donnée est d'autant plus forte que les effectifs concernés sont élevés. Symétriquement, plus les effectifs sont faibles plus la fiabilité est faible (la valeur résultant du sondage est compris dans un intervalle de confiance d'autant plus grand que l'effectif concerné est faible).  
De plus, l'exploitation du recensement est réalisée en deux phases : L'exploitation principale et l'exploitation complémentaire, [notés (princ) ou (compl) dans les libellés de données]. L'exploitation complémentaire étant réalisée avec un taux de sondage inférieur, ces données sont en principe moins fiables au sens décrit ci-dessus.

De ce fait, l'Insee préconise en général de ne pas utiliser les données dont les effectifs sont inférieurs à 200 et, concernant les données de l'exploitation complémentaire, d'éviter d'utiliser les données pour les aires contenant moins de 2000 individus.

Le problème du niveau de détail géographique et du niveau de détail des catégories
De ces remarques il résulte que le niveau géographique communal, dans la plupart des cas, est marqué par faible fiabilité des données, d'autant plus lorsqu’elles présentent un grand nombre de catégories ( par exemple les secteurs d'activité en 17 catégories) et d'autant plus lorsqu'on s'intéresse au données issues de l'exploitation complémentaire, ce qui est le cas général dans ce module PageCarto.

La manière classique de contourner ce problème consiste soit à regrouper les catégories ( par exemple passer la pyramide des âge de tranches quinquennales vers des tranches décennales), soit à élever le niveau géographique ( regrouper les communes en aires de niveau supérieur : pays, canton, zones d'emploi...).

Quels sont nos objectifs et comment s'accommodent-ils des recommandations de prudence précédentes?

1 - Pourquoi le choix du niveau géographique communal?


Ce module PageCarto est destiné à un usage précis, consistant à réunir des acteurs (une équipe, des partenaires...) dans la conduite d'une enquête collective sur les contextes d'exercice de travail, en vue de construire des démarche d'action commune.
Il s'agit de passer d'une lecture partagée des contextes d'exercice de l'activité des actifs occupés et des entreprises, à la construction de logiques d'action commune dans des configurations ou contextes territoriaux identifiés, et de construire ainsi des "territoires" pour l'action commune.

Autrement dit, ce que l'on cherche à mettre en lumière est avant tout la manière dont les contextes locaux définissent les contextes de travail et, dans une perspective d'action, comment la perception partagée de ces contextes de travail peut conduire à orienter les objectifs et les modes d'actions des acteurs intervenant sur les conditions de travail.
·        

  • Il nous faut pour cela identifier des contextes comparables pour des actions comparables, et/ou des contextes différentiés qui appelleraient des actions différentiées. Pour cela il s'agit de comprendre comment sont distribués les emplois et les entreprises dans le territoire : dans les villes, dans les périphéries des villes, dans les milieux de faible densité d'activité etc... Il nous faut interroger les configurations : Les entreprises et les emplois dans un lieu sont-ils isolés, insérés dans un tissu d'entreprises? Comment est composé ce tissu (taille des entreprises, nature des activités)? Ces logiques d'implantation et de composition des tissus évoluent-elles dans le temps?  La structure des emplois (CSP, Condition d'emploi) varie-t-elle d'un lieu à l'autre et dans le temps? La structure de la population salariée est-elle uniforme (âge, genre, selon les CSP, les secteurs d'activité et la taille des entreprises)?.. ·        

  • Il nous faut aussi prendre en compte l'expérience située des acteurs, leur connaissance du terrain qui seule nous permet d'accéder aux dynamiques endogènes qui structurent les territoires d'exercice du travail. Les entreprises, les salariés et les territoires ne sont pas seulement implanté (plantés) dans un territoire. les Entreprises, les Actifs en emploi, et le territoire dans toutes ses composantes constituent en effet en effet des lieux dynamiques, dont les caractéristiques ne se réduisent pas aux caractéristiques géographiques et aux contraintes géo spatiales. Ils sont les lieux de milieux professionnels, souvent ancrés dans la localité ; et en même temps articulés avec d'autres lieux ou territorialités, marqués par l'histoire ancienne ou récente. Ces lieux ont en ce sens une mémoire qui pèse sans doute autant dans la caractérisation du contexte que les données socio-économiques. Ils sont aussi des lieux où s'exprime la compétence des entrepreneurs, comme celle des salariés, une composante de cette compétence étant justement une compétence territoriale qui compte dans la réussite de leur activité commune, même si s'y opposent de nombreuses contraintes.
PageCarto trouve sa pleine utilité s'il permet de mettre en scène les contextes de travail en mobilisant ces dimensions.

Pour cela, la démarche sur laquelle repose la fabrication de Page Carto vise à outiller deux registres d'indentification des contextes :

  • la caractérisation des configurations locales, par la comparaison des situations  et l'identification des phénomènes qui s'y manifestent en coprésence (phénomènes dont on tente de rendre compte par les données)
  • le ciblage de situations à partir d'axes problématiques partagés par les acteurs (problématiques liées à l'âge, au genre, aux mutations économiques, organisationnelles et technologiques, etc...)Ces deux approches nécessitent d'éviter les discours génériques sur l'entreprise et les contextes de travail de même qu'il s'agit d'éviter les effets de moyenne qu'entrainent nécessairement les regroupements géographiques et les catégories trop englobantes.

PageCarto est donc conçu pour mettre en scène de manière cartographique les données collectées au niveau géographique le plus fin possible en préservant un niveau de détail des modalités suffisant pour rendre compte des spécificités et des contrastes.



2 - Quelles mesures pour encadrer l'usage des données détaillées au niveau communal dans PageCarto et quels inconvénients liés regroupements géographiques?


Plusieurs partis pris méthodologiques propres aux usages dédiés de PageCarto justifient et encadrent en même temps le choix de données relativement détaillé et au niveau géographique fin de la commune.
            
Le parti pris de l'enquête.



PageCarto est conçu pour soutenir une démarche d'enquête, autant que possible collaborative (Cf ci-dessus).
D'un point de vue pratique, dans cette enquête, "l'individu" enquêté est le territoire communal. La pratique de l'enquête consiste à demander au territoire : qu'as tu répondu à la question du recensement sur tel ou tel sujet ?", "qu'as tu répondu au dispositif CLAP sur tel ou tel sujet?" etc... On classe ensuite les territoires communaux en fonction de leur réponse. (classement par quantiles,  2,3,4,ou 5 modalités). On dresse ensuite les cartes en représentant ces classements en fond de carte coloré ou en ronds proportionnels aux valeurs (ces ronds pouvant être aussi colorés en fonction des quantiles), associés à des graphiques activés lorsqu'on clique sur une aire de la carte. Le procédé d'enquête consiste alors à interroger ces représentations, à les modifier, les agencer, pour former des scénarii d'investigation.


Dans cette pratique de classification, sur les cartes, ce sont avant tout les ordres de grandeurs qui importent, et qui sont mis en visibilité. Et dans cette perspective, le problème de l'intervalle de confiance pour les effectifs faible est minimisé, dans la mesure où la fluctuation possible liée au taux de sondage a peu de chance de changer la position du territoire communale dans la classification par quantiles ou par ordre de grandeur dans les ronds proportionnels lorsque le périmètre d'étude (la carte) comprend un répertoire de situations allant de l'agglomération à la zone rurale. Grosso modo, il s'agit de classer le territoire entre classes de grandeurs : beaucoup, moyen +, moyen,  moyen -, faible. Si la dispersion des valeurs est grande, la classification est interprétable et comme on l'a vu, l'impact des intervalles de confiance étendus est minimisé. (*)

(*) En revanche, si l'on agrège les communes dans des périmètres de niveau supérieur, on neutralise bien "à la source" le problème des intervalles de confiance en augmentant l'effectif concerné par le sondage, mais non seulement l'effet moyenne induit ne permet plus d'accéder à la composition interne des regroupements (qui est précisément l'enjeu de l'enquête), mais de plus, du fait que l'effet moyenne harmonise les spécificités, le classement des territoires par quantiles risque bien de ne plus avoir beaucoup de signification pour les variables descriptives des structures (par exemple le pourcentage de moins de trente ans, ou la part des employés).

Par l'effet moyenne, on perd de l'information, c'est un phénomène bien connu, mais en même temps on change aussi de registre de commensuration. Du micro on passe au méso ou au macro, sans toujours maitriser cognitivement les conditions de passage, ou sans toujours pouvoir les justifier en rapport avec les dynamiques qui régissent la coprésence et la distribution spaciale des emplois et des entreprises.

Même si ces regroupements peuvent être pertinents du point de vue de la comparabilité des territoires, le regroupement est un procédé technique qui occulte en grande partie les réalités et les justifications qui pourraient le fonder (l'exemple des zones d'emploi est remarquable : très utiles, ce zonage d'étude de l'Insee est conçu pour rendre compte, au niveau national,  des dynamiques socioéconomiques à une échelle meso appréhendés au regard de leur effet sur l'emploi. Les zones d'emploi sont définies  à partir d'une "loi" qui détermine le type de spatialité : l'attractivité en termes de mobilité domicile travail , où 50% des navettes doivent être internes à la zone d'emploi.).
Cependant de tels niveaux d'agrégation meso ne donnent tout logiquement aucun accès à la composition interne du territoire, si ce n'est en mobilisant des savoirs exogènes : s'agit-il d'agglomération de territoires polycentriques ou unicentriques, différents milieux urbains ou ruraux s'y trouvent-ils rassemblés? Certes, on peut toujours accéder à ces informations, par des indicateurs ( par exemple, la part d'entreprise en agglomération ou non etc?...) mais leur signification est alors avant tout statistique plutôt que géographique, et leur représentation cartographique est purement abstraite. Il est alors bien difficile de proposer une approche contextuelle avec ce type de zonages méso.



Le territoire, le périmètre, la maille et les échelles d’appréhension

proposition de définition

 

Choisir une représentation permettant l’articulation des échelles qui importent dans la compréhension des effets localisés des phénomènes socio-économiques

Macro

Niveau d’échelle des phénomènes qui s’imposent au territoire

Meso

Niveau de perception de systèmes de relations

entre les composantes du territoires

et dans lesquelles les acteurs se reconnaissent

Micro

Aussi près que possible de la manifestation des phénomènes.

Niveau où l’on tente d’articuler la composition interne du territoire d’analyse le plus fin (maille)

avec  la position qu’occupe ce niveau dans le meso






Le parti pris de l'approche en structure
Si l'exploitation des résultats de l'enquête auprès des territoires communaux repose sur une démarche de classification et non sur une exploitation statistique, c'est non seulement parce que ce type d'exploitation est plus accessible aux utilisateurs, mais surtout parce que ce choix est le plus adapté aux buts attribués à l'enquête : soutenir et enrichir l'hypothèse que la dimension territoriale des contextes de travail influe sur les conditions de travail, et peut-être réciproquement, et constitue en ce sens un point d'entrer pour l'action.

On ne cherche pas à mettre en évidence des corrélations statistiques, mais à rendre visibles des coprésences de phénomènes qui caractérisent la  "composition interne" des territoires-élémentaires que sont les communes,  dans des contextes géographiques reconnaissables. Ainsi des territoires-communes sont comparables au sens de l'enquête si l'on peut comparer leur caractéristiques internes et leur ancrage territorial.
Autrement dit ils s'agit de les  différentier ou au contraire de les rapprocher via la cartographie, au regard de différents critères : ces critères sont de deux types : soit  l'appartenance à des classes dans la classification des territoires-communaux, soit des critères de configuration géo-spatiale : contiguité, liaison de type concentration ou dispersion....Dès lors ce sont les structures qui nous intéressent , les valeurs relatives, plutôt que les valeurs absolues.

Cette approche par les structures mobilise des outils et des formes ou procédés de représentation graphique adaptés. Or celles-ci ont pour effet de minimiser l'impact des intervalles de confiance problématiques sur la significativité des représentations de données dans PageCarto.

Quelles sont ces formes ou procédés de représentation et en quoi minimisent-ils l'impact des grands intervalles de confiance?


La classification par quantile en fond de carte coloré, comme on l'a vu, permet  de proposer une structure  du territoire (soit selon des ordres de grandeurs reconfigurés en variables qualitatives avec les dégradés de couleur, soit par type,  lorsqu'on mobilise les couleurs hétérogènes - surtout utilisées dans une perspective heuristique autour d'une question du type : qu'est-ce que les territoires verts ont en commun? Cette classe est-elle homogène? de quel point de vue?...)
Les ronds proportionnels maximisent la visibilité des plus grandes valeurs de la variables et occultent les effectifs faibles.

Le recours à des pourcentages permet une représentation de la distribution interne à chaque territoire-communal et la classification de ces résultats en fond coloré/quantiles ou en ronds proportionnels permet de  discuter le lien entre cette caractéristique interne et les contiguïtés (agglo, rural etc...) et traits de contextes (grands effectifs d'emploi, faibles effectifs, variété des activités ou singularité...). Lorsque les effectifs sont faibles, opérer des pourcentages sur des fractions importantes des effectifs permet de réduire l'impact de l'incertitude liée à l'intervalle de confiance.
A cela s'ajoute l'introduction  de seuils d'effectifs minimums pour écarter les situations de trop grande rareté (on dispose pour cela de deux procédés concrets : 1 - seuil occultant ; 2 - seuil par classification des territoires en arrière plan. Ce procédé permet de savoir si un pourcentage concerne une commune appartenant à telle ou telle classe d'effectifs et de privilégier les aires dont les effectifs ne sont pas trop faibles).

Enfin, par la représentation graphique des variables distribuées telles que l'âge, les secteurs d'activité, les CSP etc..., sous forme d'histogramme, revient à opérer visuellement des pourcentages et présente les mêmes effets de minimisation de l'incertitude sur la fiabilité. En effet, si, par exemple, lorsque les effectifs sont faibles, la valeur associée à chaque barre d'une pyramide des âges par tranche quinquennale peut être sujette à caution (intervalle de confiance), en tendance (ce qui apparaît par association dans la lecture du graphique est en fait un regroupement  implicite en moyenne mobile), cette même pyramide des âges peut donner un aperçu plus fiable de la structure des âges que ce que donne la lecture barre par barre. Cet aperçu est d'autant plus fiable que l'on a regroupé en tranches décennales. (cas de l’approche des âges par secteurs dans ce module PageCarto)


Confirmer l'enquête en recoupant avec d'autres sources de données
Dans le cas de ce module PageCarto, les réponse des territoires communaux aux questions posées par le dispositif CLAP permettent d'encadrer les incertitudes du recensement quand à la réalité des effectifs d'emplois par secteur dans les territoires. Du fait que le procédé d'échantillonnage n'est pas de la même nature , et que le procédé d'estimation de l'emploi diffère, la confrontation de cette source de données avec le recensement permet de lui apporter un certain crédit dans le cas des effectifs faibles, ou non. Dans le cas négatif, plus que rare, un grand écart entre les deux sources peut avoir plusieurs raisons. De ce point de vue, l'écart est une source d'hypothèses d'enquêtes complémentaires : les deux sources ayant un an de décalage, s'est-il passé quelque événement (fermeture d'entreprise ou création etc...) dans l'intervalle de temps, qui expliquerait l'écart? L'écart provient-il d'une défaillance de la source CLAP (entreprise déclarée dans une autre commune pour des raisons fiscales etc...?

Page carto Anact : un outil pour soutenir une démarche heuristique
Ce module PageCarto n'est pas élaboré pour représenter un état du réél dans les territoires, ni pour faire un décompte des objets cartographiés, comme pourrait le faire un système d'information géographique (qui réalise une géographie des objets implantés dans le territoire) mais bien plutôt un dispositif de classification multi varié des territoires-élémentaires (communaux), dispositif qu'il s'agit de mobiliser de manière dynamique (sous forme de scénario) afin de soutenir la formulation d'hypothèses  sur la configuration des contextes d'exercice du travail. Hypothèses qu'il s'agit de chercher à vérifier, par la confrontation avec d'autres données dans le module, par la discussion avec des acteurs de terrain, par la mobilisation d'autres types de connaissances et de savoirs sur le territoire et ses contextes d'exercice du travail.

3 - De l'enquête à l'agir commun?

Cest cette activité de confrontation avec d'autres sources, de natures variées, qui peut permettre,  de proche en proche, par une démarche pragmatique, d'élaborer une compréhension qualitative des situations explorées. Dès lors que cette confrontation est réalisée de manière collaborative, le chemin qui part de l'hypothèse suggérée par les données cartographiées, et qui passe par la confrontation avec les connaissances et les savoirs des acteurs participants sur les contextes, peut conduire à appréhender les contours des territoires de l'action commune. C'est en tout cas l'ambition de ce dispositif (outil, méthodologie, un ou des acteurs initiateurs), que d'équiper des réseaux d'acteurs pour découvrir et parcourir ce chemin.


II - Du tableau à la Carte

Tableau ; procédé de classification- > relation entre ligne et colonnes.

Référence à l’origine des tableaux (Jack Goody)

  • Les tablette de terre-cuite : d’abord des listes, puis des tableaux
  • Le tableau comme représentation du réel par une relation schématique
  • Le schème du tableau : la case comme relation entre ligne et colonne.
  • Simplifier les tableaux : activité classification, prélude à une activité de typification

On attribue une classe en ligne à une classe en colonne et réciproquement.

Le tableau devient une représentation de la réalité. Deux propriétés remarquables du tableau : 

1 - le tableau comme espace de raisonnement.

2 - un espace de représentation dns lequel certaines occurrences du réel sont possible dans le tableau et non dans la réalité -> nécessité d'éprouver la représentation de la réalité -> convoquer l'expérience.


L’important est la définition de la relation d’attribution entre lignes et colonnes :

Exemples :

  • les lois de classification des espèces : relation inclusive la poule est un gallinacé
  • loi de localisation : la vache dans le pré

Il ya de nombreux type de relations représentables par la forme tableau :

 

Par exemple, une relation d’appartenance à la famille (cas où les lignes et colonnes peuvent décrire les mêmes ensemble)

 

 

Hafid

Paul

Père de Hafid

Mère de Hafid et de Paul

Père de Paul

Hafid

1

1

1

1

0

Paul

1

1

 

 

1

Père de Hafid

1

 

1

?

0

Mère de Hafid et de paul

1

1

?

1

?

Père de Paul

0

1

0

?

1

? : tout dépend de la manière dont ont définit la relation

 

Dans la cartographie, on s’appuie sur des relations de type inclusif : les phénomènes que l'on représente avec les données se manifestent dans l'aire géographique déterminée par le niveau géographique détaillé de la carte (la commune par exemple)

L’aire géographique est comprise comme le lieu où s’exerce l’activité de travail, et on dresse des tableaux qui attribuent des effectifs de personnes ou d’établissements dans une aire géographique.

 

 

Nombre d’actifs occupés

Nombre d’hommes occupés

Nb de femmes occupées

Nb de chômeurs

Etc…

St Denis

 

 

 

 

 

Cilaos

 

 

 

 

 

St Paul

 

 

 

 

 

St Joseph

 

 

 

 

 

etcc

 

 

 

 

 

 

NB : la carte est la représentation de ce tableau par une structure géographique qui n'est pas représentable dans le tableau.

On considère que les attributions ligne (variable) -> colonnes (communes) résultent des mesures effectuées avec des dispositifs de mesure suffisamment élaborés et éprouvés pour qu’on leur donne une valeur descriptive acceptable de ce qui se passe dans la réalité. (Recensement, DADS et CLAP, etc.)

 

Cependant, on ne peut leur donner ce crédit que dans la mesure où l’on connaît le procédé de classification, c'est-à-dire la grille de codage et le procédé de recension de l’information.  Nous verrons que dans l’usage des cartes comme outil d’enquête, il faudra à chaque bien souvent revenir sur la manière dont la donnée a été construite. Pour pouvoir élaborer des cahiers de données, mais aussi pour permettre de dépasser les malentendus.

 

Cependant, ces dispositifs de mesure statistique ont pour objet de relever l’état d’une situation à un moment donné dans un ensemble de territoires ( par exemple la France des communes). Ils ne présupposent pas des lois de distributions spatiales et des facteurs qui interviennent dans leur réalisation.

On pourrait se donner pour objet de tenter de remonter à ces lois. Mais en réalité on n’infère pas une loi par la mesure de ses effets via des dispositifs qui n’ont pas de rapport avec le processus de mise en œuvre de la loi. De plus on peut raisonnablement postuler que ces lois sont d’une grande complexité, ( résultant de multiples dynamiques et dispositifs, stratégie d’implantation , coût du foncier, expansion urbaine, politique d’aménagement et infrastructure de transport, dynamique de concentration/complémentarité des activités, risques environnementaux, politique de main d’œuvre fluctuantes dans la durée…)  et qu’elles ne s’appliquent pas de manière uniforme sur les territoires etc…

 

Retrouver d’hypothétiques lois de distribution spatiale n’est donc pas un objectif de notre démarche.

 

En revanche, prendre acte des effets de ces lois sur la structuration des territoires d’exercice du travail est bien l’un des buts que nous nous assignons, à partir de l’hypothèse que les lois de distribution spatiale définissent des contextes, mais aussi que, réciproquement, les acteurs façonnent peu ou proue leurs contextes d’action, et infèrent ainsi en retour sur des lois de distribution qui dès lors ne s’imposent pas à eux mais sont aussi des facteurs dont ils tiennent compte ou des leviers qu’ils mobilisent.

 

Notre but est d’identifier des types de contextes en ce qu’ils peuvent avoir un lien avec les conditions de travail.

Ces types de contexte, nous tentons de les décrire par des configurations combinant des aspects urbanistiques (milieux urbain, périphérique, rural etc…) des marquages économiques ( dominante industrielle, commerciale etc.. en croissance ou en décroissance, en recomposition,…) d’équipement  (avec quel tissu d’entreprises, quelles infrastructures…) avec des caractéristiques des actifs en emploi (quelle structures d’âges, de sexe, profil CSP et secteurs d’activité) et de la population résidente ( …)

 

Et s’il apparaît nécessaire d’interroger les lois de distribution spatiale, c’est à partir de la variété de leurs effets en termes de types de configurations.

Pour cela on s’appuiera sur ce qui nous est accessible.

En particulier ; lorsque la comparaison de différentes configurations,  la connaissance du terrain et des pratiques d’acteurs nous le permettront, c’est le plus souvent à travers la formulation d’hypothèses sur l’existence de facteurs d’amplification ou de résistance à la réalisation de ces lois que nous reviendrons éventuellement sur leur définition.

Ainsi, contextualiser le travail c’est alors identifier les contextes territoriaux d’exercice du travail nécessairement sous deux angles simultanément :

  • sous l’angle des configurations socio-économiques territoriales
  • et sous l’angle des systèmes d’acteurs locaux.

 

Nous reviendrons ailleurs sur ce double registre du travail de contextualisation.

Restons pour le moment sur l’objet cartographique, en retenant cependant que les partis pris adoptés dans la conception de ce dispositif cartographique reposent en grande partie sur l’objectif d’équiper les acteurs pour conduire le travail de contextualisation sous ces deux angles.

 

Dans le cas de la carte comme tableau ; la relation schématique de base est une relation inclusive : la localisation. Cependant, par la représentation cartographique (visuelle) des relations géographiques entre les objets incluants ( les communes…),  la relation d’inclusion s’enrichit pour apparaître comme une relation multidimensionnelle : les relations géographiques entre les territoires (contiguité, connexités) ayant de plus, via la synthèse visuelle, cette double propriété de

  • mobiliser des savoirs externes (connaissance de la région, expérience des acteurs etc…) ,
  • de combiner empiriquement des niveaux de synthèse micro, méso, voir macro

 Cependant ces propriétés sont activées par les différents types de projection de données.

Selon leur format et la sémiologie adoptée, les données projetées sur la carte traduisent soit plutôt une caractéristique de géo localisation, soit plutôt des propriétés internes des territoires. Dans l’approche proposée dans PageCarto, on jongle avec ces deux niveaux :