Territoire d'étude
Notre
territoire d'étude est composé des communes de la zone d'emploi de Lyon.
Structurée autour de la Ville centre (Lyon), ce territoire
comprend, à l'Est,
un vaste espace industriel qui recouvre
notamment les banlieues populaires qui accueillent d"importantes zones
industrielles et commerciales ; à l'Ouest, des communes
résidentielles accueillant
des centres d'affaires, des pôles technologiques
et commerciaux ; au Sud Ouest,
des
communes
résidentielles
avec des activités à dominante artisanales et, au Sud Est,
des activités
industrielles et artisanales.
Au confins
Nord Ouest de la carte, on trouve des zones rurales en
moyenne montagne (Monts du Lyonnais et au Nord, le bas Beaujolais)
structuées par des bourgs (ex: Tarare). Enfin, dans le Sud Est
de la zone d'emploi, des zones
rurales aussi, bien que plus diversifiées en activités.
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A - profil des TNS
A.1 -
Secteurs d'activité
Si l'Effectifs et activité des TNS est
naturellement plus important dans les grands
centres d'activité, la proportion de TNS
est en revanche plus
importante en milieu
de faible densité d'activité, rural
principalement, du fait du statut des agriculteurs et de la rareté des
entreprises.
Les
bourgs
(ex : l'Arbresle, Tarare) accueillent des TNS dans
les secteurs de la
construction, du commerce, de l'éducation-santé-social, de
l'industrie souvent, mais aussi dans une variété d'autres d'activités
de services aux
entreprises et aux particuliers.
Dans
l'agglomération lyonnaise, la diversification des activités
est
nettement plus marquée bien que les situations soient contrastées.
(Lyon) et les
communes de l'Ouest (Ecully, Limonest, Dardilly),
présentent, par exemple, une forte proportion de
TNS dans le champ du conseil
et de l'assistance, de l'éducation-santé-social, et plus généralement
des services aux particuliers et entreprises.
Les villes industrielles (Venissieux, Vaulx en Velin, Givors)
ou à forte activité artisanale (Chaponost, St Genis Laval,
Vernaison) sont
en revanche marquées par les
activités de construction, productives et de service aux entreprises ;
auxquelles s'ajoutent, selon la densité de population, la présence de
structures hospitalières ou de soins, des activités
d'éducation-santé-social.
Les domaines
d'activité des TNS et leur distribution spatiale, mesurées au lieu de
travail, apparaissent ainsi fortement déterminées
par la structure socio-éonomique du territoire.
Comment
cette détermination s'opère-t-elle selon le profil des personnes
initiatrices des activités (indépendants et actifs employeurs), selon
l'âge et le sexe en particulier ?
A.2 - Age et sexe
1
- L'âge :
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Concernant
les âges, on retrouve aussi des situations constrastées selon le
contexte et selon le régime d'activité.
Si, d'une
manière générale, les indépendants sont relativement âgés en milieu
rural (les employeurs y
sont sous représentés),
en revanche, en agglomération comme dans les bourgs, le profils d'âges
est variable.
A Lyon,
les jeunes générations sont
sur-représentées chez les indépendants relativement aux TNS employeurs,
tandis que les
communes à forte activité productive (Venissieux, Vaulx en Velin, Givors), de même que les
bourgs (l'Arbresle, Tarare), présentent
des situations variées dont on peut faire l'hypothèse qu'elles
sont en lien avec les dynamiques de
développement local et/ou avec les
spécificités locales de métiers. (Spécificités qui ne nous sont
pas accessibles au niveau de regroupement des d'activités dans les
catégories utilisées ici.)
.2 - Le sexe:
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2.1
- La part des Femmes
La
encore, la géographie de l'activité exercée (mesurée au lieu de
travail) est largement contrastée.
Trois configurations apparaisent au premier
regard :
- Outre Lyon
qui constitue un espace relativement favorable à l'activité TNS des
femmes (32%), les
espaces industrialisés sont ceux où les femmes sont le
moins
représentées parmi les TNS. En revanche, elles sont plus représentées
dans les communes de la second couronne Ouest à la fois résidentielle
et rurale. Les communes les plus "rurales". sont quant à elles,
marquées par la quasi exclusivité des hommes
dans les TNS .
Cependant, cette
mesure de la part des femmes dans les TNS doit être relativisée si l'on
se place dans la perspective d'étude des TNS comme
indication sur les createurs d'activité.
Car la comparaison hommes et femmes, doit aussi tenir compte
du statut professionnel propes à certains domaines d'activité,
en particulier dans le champ Education Santé Social.
En effet, ce champ, qui
est largement partagé par les Hommes et les Femmes, pèse
cependant beaucoup plus lourd dans les activités TNS des Femmes que
dans celle des hommes, comme l'indique la comparaison suivante:
2.2
- Aperçu de la dynamique d'évolution selon le sexe
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a - Contexte général
Au cours de la
période 1999-2006, la variation des effectifs TNS 2006/1999 (%)
a
été croissante partout, à l'exception des zones rurales les moins
denses. Cependant il est nécessaire de comparer cet
accroissement
des TNS au regard de la dynamique de l'emploi
global.
Ainsi la comparaison de la variation des effectifs d' actifs occupés 2006/1999 (%)
avec celle des TNS ci-dessus souligne-t-elle des écarts de croissance
importants selon le contexte socio-économique et
urbanistique :
- Si la ville centre
présente une croissance du nombre
d'actifs au lieu de travail d'environ 15%, la
périphérie en première couronne présente en revanche une très faible
croissance, tandis que la seconde couronne et les régions rurales
présentent un accoissement nettement plus marqué de l'emploi global.
(effet d'onde)
- Concernant les TNS, le
mouvement est pratiquement inverse, en ville, la croissance (environ
7.5%) est
inférieure à celle de l'emploi global, tandis qu'en première
couronne et en particulier dans les espaces technologiques, des centres
d'affaires ou pôles commerciaux, la croissance des TNS est soutenue,
comme, dans une moindre mesure dans les communes de banlieue
industrielle. Le maximum de croissance des TNS étant atteint pour la
seconde et troisième couronne.(Un
phénomène qui pourrait être la résultante des dynamiques de
conurbation).
b
- variation selon le sexe
C'est
pour les Femmes que la croissance des TNS est la plus marquée au court
des années 1999-2006. Dans les régions Ouest (pôles technologiques,
centres d'affaires et commerciaux), mais aussi dans les
territoires industriels de l'Est.
Cependant, comme l'indique une analyse
comparée des structures d'activité des hommes et des femmes,
la question se pose de savoir :
- si
les activités TNS déployées dans ces territoires sont tournées vers les
personnes, et dans ce cas plutôt vers une économie résidentielle, ou
bien
vers les entreprises, et dans ce cas plutôt vers une économie
productive.
- ou encore si les
activités TNS déployées
vers le bâti et les services commerciaux sont liés à l'activité
professionnelle dans le territoire ou bien au contraire liées
à
des besoins résidentiels
( le commerce et la construction apparaissent
dans ce cas comme des activités frontières entre ces deux pôles).
Dans
quelle mesure cette distinction entre les pôles d'économie
résidentielle et d'économie productive et de services aux entreprises
n'est-elle pas aussi un déterminant de la différentiation des activités
selon le sexe?
A.3 -
Sexe et secteurs d'activité
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Dans le tableau de cartes suivant, on a représenté la part des
hommes et des femmes dans chaque secteur
d'activités, par rapport à l'ensemble des
TNS.
Secteurs |
H |
F |
H/F |
Agriculture |
O |
O |
O |
Activités
productives |
O |
O |
O |
Construction |
O |
O |
O |
Commerce |
O |
O |
O |
Autres services
/entreprises |
O |
O |
O |
Conseil
assistance |
O |
O |
O |
Hôtellerie
restauration |
O |
O |
O |
Education Santé
Social |
O |
O |
O |
Autres services
/particuliers |
O |
O |
O |
Comme
on l'a vu plus haut, l'
implantation et l'activité des TNS
(au lieu de travail) est largement déterminée par la
structure socio-économique du territoire. Cependant, le tableau de
cartes précédent souligne des configurations spatiales très
différenciées selon le sexe : Différentiation non seulement en volume
mais en contenu d'activité.
La
genrification des métiers, bien connue dans le régime salarié, se
retrouve ainsi en grande partie dans l'activité non salariée. Mais elle
se
double ici d'une forte incidence des
spécificités socio-anthropologiques du territoire.
On peut ainsi proposer de classer les configurations territoriales
comme suit :
1 -
Milieu
rural
faible
densité d'activité
Surprésence des hommes
Activités TNS dominantes : Agricoles, productives et de
construction
Le commerce et l'hôtellerie restauration semblent être des activités
partagées ou disputées par les deux sexes.
2 - Banlieue
industrielle ou marquée par l'activité artisanale
Venissieux
- Vaulx en Velin
- Givors
Différentiation des activités selon le genre.
Les
hommes exercent des activités de services aux entreprises et de
production dans les domaines industriels dominants dans le territoire (
la "logique métier" structure le marché accessible aux TNS
où l'on
retrouve la genrification classique dans l'emploi )
Si ces
territoires présentent un population résidente importante, les femmes y
exercent des activités de services à la personne en proximité (dans le
champs Education Santé Social notamment), ainsi que de
commerce.
3 - Bourg
centre en milieu rural
- l'Arbresle
- Tarare
Faubourgs
industrieux en marge des grandes villes St Genis Laval
Outre
les spécifications de genre dans les logiques métier, les activités de
services structurantes des territoires alentours (commerce, soin,
éducation., hôtellerie restauration), sont l'objet d'une compétition
homme/femmes pour laquelle le marquage socio-anthropologique local
reste déterminant important de la ségrégation des rôles.
4 - Ville
centre ou grandes villes d'agglomération.
(Villeurbanne
- Lyon)
Au
delà du fait que les hommes sont souvent majoritaires
parmi les TNS,
le
différentiel de genre dans les contenus activité tend à se
réduire, tout au moins dans le commerce et les services aux
personnes et aux particuliers. La
logique du marché dans un contexte de haute densité privilégie la
normativité des services et des produits. La variété des échanges et
des
flux affaiblit l'importance des ancrages territoriaux.
5 -
Communes résidentielles
acueillant des pôles technologiques, centre d'affaires et commerciaux
Ecully
- Limonest
- Dardilly
Outre
que les hommes sont plus nombreux, l'activité des TNS est ici centrée
sur
les services aux entreprises, conseil assistance et activités
de
services aux personnes autre qu'éducation-santé social
(lesquels
varient selon la distribution des équipements publics et privés
fournissant ces services dans la structuration du
territoire).
B - Remarques et
questions
B.1 - Régimes de valorisation
économique
Cette
spécialisation des activités en fonction des opportunités, des logiques
et des besoins des territoires, se double aussi d'une autre ligne
différentiation entre les activités des hommes et des femmes.
En
effet, le spectre d'activité des hommes en TNS est beaucoup plus large
que celui des femmes et le recouvre en partie dans des régimes de
compétition relativement plus égaux en ville que dans les quatre autres
milieux.
La part d'activités
diversifiées qui revient spécifiquement aux hommes présente
aussi la
particularité de couvrir précisement le spectre des activités
impliquant
des investissements et susceptibles d'engendrer de la valeur
ajoutée, dans les services comme dans la production, par opposition
aux activités des femmes TNS qui reposent principalement sur une
valorisation du temps de travail dans un métier donné dans des
activités le plus souvent liées à des services aux personnes résidentes.
Ainsi pouvons nous apporter une réponse tendantiellement
positive à la question posée précédemment sur la correspondance entre
la distinction de sexe et la distinction économie résidentielle /
économie productive et de services aux entreprises, En ajoutant que
cette correspondance
se double de fait d'une distinction entre deux types de modèles
économiques.
B.2 - Questions
Reste que plusieurs champs d'interrogation restent ouverts:
b1
- Quelle évolution de la répartition hommes-femmes des activités?
Ces répartitions sont elles stables dans le temps ou bien sont-elles en
évolution? Selon quels ressorts ?
Cette question se pose non seulement en ville (Villeurbanne
- Lyon)
où
l'on peut observer que si les hommes sont bien aussi présents sur les
marché TNS investis par les femmes ailleurs, la réciproque est
partiellement vraie aussi :sans parler du conseil-assistance où
hommes et femmes sont très présents, l'on observe un certain nombre de
femmes TNS dans les secteurs productifs et de service aux
entreprises .
Ce même constat s'observe aussi dans les périphérie de la ville (même
s'il s'agit de petits effectifs : Cf. St Genis Laval
);.
Ces initiatives portées par des femmes
gagneraient à
être étudiées spécifiquement pour 'en comprendre les dynamiques et
mieux
en cerner les conditions de succès.
b2
- Derrière les catégories : quels contenus réels et novations?
Par
ailleurs, la question se pose de mieux connaître aussi les mutations de
contenus d'activités que cache la définition formelle des catégories,
mutations liées aux évolutions technologiques et plus généralement au
développement de l'économie servicielle, dont de nombreux auteurs
observent qu'elle est plus étroitement liée au territoire et à ses
ressources et réseaux qu'on ne le pensait antérieurement;
b3
- Emergence
de nouveaux services
Enfin dans le même registre de préoccupation sur l'effet masque des
catégories d'activités, il paraît aussi utile de porter une
attention accrue à l'émergence de nouveaux services (autres services
aux particuliers mais aussi de services aux entreprises),
non
seulement parce qu'ils sont sans doute des opportunités de
décloisonnement des genres, mais aussi parce que l'initiative des TNS
peut s'avérer un réel levier de dynamisation des domaines économiques
concernés par ces services.
b4 -
Quels enjeux sociaux de l'accès à l'activité TNS
Si la carte de la Part des TNS/ actifs occupés au lieu de
résidence indique
un net marquage social de l'activité TNS en montrant la part importante
des actifs habitants des communes résidentielles du
nord et
de l'ouest de l'agglomération, par opposition aux grandes
banlieues de citées HLM, mais aussi par opposition à la Ville Centre ;
il n'en reste pas moins que le gros des effectifs TNS de
l'agglomération est fourni par la ville de Lyon et par les
communes de l'Est. Dans ces dernières, la part des femmes parmi les TNS au lieu de
résidence n'apparaît d'ailleurs pas moindre dans ces
communes que dans l'Ouest Lyonnais. Elle y est même parfois plus élevée
(Rilleux).
Reste à savoir si les activités développées par ces femmes sous le
régime TNS sont les mêmes? (Pour
ce travail, nous ne disposions pas des données détaillées sur les
activités des TNS mesurées au lieu de résidence)